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Fou de Vincent (1989)

 

Paris, Minuit, 1989.

 

Présentation :

« L’auteur ne se masque pas, se nomme Guibert et parle de sa passion pour Vincent qu’il a connu enfant, en 1982, et qui s’est tué en 1988. A peine quatre-vingts feuillets d’un journal amoureux suffisent à rassembler les fragments du jeune homme évanoui, à le recomposer tel un revenant dans l’obsession de son adorateur. Ces pratiques et les pensées qui les accompagnent sont toujours malaisées à décrire, on y craint trop le ridicule. La force de Guibert – qui donne à son style tant de puissance et de beauté – est de ne pas s’en soucier, de dire, sur le même ton, le tendre et l’obscène, l’insupportable aussi, avec une volupté que beaucoup jugeront masochiste. Mais qui prouve qu’un écrivain véritable est un homme qui s’expose et, au plein sens du terme, ne s’épargne pas. »

Michel Braudeau, « Les cousins du désespoir », Le Monde, 6 octobre 1989.


Hervé Guibert à propos de Fou de Vincent :

« Je voulais que le livre soit numéroté à l’envers, mais Jérôme Lindon m’a dit, il avait sans doute raison, que c’était un peu tiré par les cheveux, un peu chichiteux comme histoire. Ce que j’aime bien c’est les tous petits trucages, les plus imperceptibles, les plus fondus dans une assise de vérité, presque documentaire de moi-même ou d’une institution comme il y avait pour Des aveugles, j’aime beaucoup ça. Dans Fou de Vincent, le fait d’aller à reculons c’est un trucage au sens presque cinématographique. »

« Pour répondre aux quelques questions qui se posent… », entretien avec Christophe Donner, La Règle du jeu, Vol.3, 3e année. No 7, mai 1992, p.145.


Extrait :

« L’être qui manque à ma vie : celui qui saura me battre ; j’ai cru longtemps qu’il sortirait de T., que ce serait un être compris dans lui qui s’en dédoublerait, mais il n’en a rien été ; j’ai cru longtemps que ce serait Vincent, mais il n’en est rien. Parfois je redoute la nécessité d’une notation, comme celle-ci, mais l’écriture fait aussitôt tomber ce qui en elle s’annonçait de tortueux : l’indicible. »

Hervé Guibert, Fou de Vincent, Paris, Minuit, 1989, p.46.

 

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