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La Photo, inéluctablement (1999)

 

Paris, Gallimard, 1999 (publication posthume)

 

Présentation :

« Des quelque 400 articles rédigés par Hervé Guibert entre 1977 et 1985 pour la rubrique photo du Monde, les éditions Gallimard ont retenu plus d'un tiers pour composer le recueil posthume La Photo, inéluctablement. L'activité critique de l'écrivain coïncide avec l'épanouissement du paysage photographique français, qui impose au quotidien de référence qu'est Le Monde d'ouvrir ses pages à l'actualité du médium. Étranger à la culture photographique, Guibert, qui fait alors ses débuts d'écrivain, trouve dans sa capacité d'écriture les ressources qui permettent au journal de remédier à l'absence d'un spécialiste d'une discipline alors en voie de constitution. »

Guillaume Ertaud, « Notes de lecture », Etudes photographiques en ligne:  http://etudesphotographiques.revues.org/document211.html.



Quatrième de couverture :

« Hervé Guibert entre au journal Le Monde en automne 1977, il n'a pas vingt-trois ans. Il a le front bouclé, un sourire acéré, astral, les mains déjà pleines de chimères, de couteaux, de douceurs. Je l'accueillerai dans nos pages culturelles, la photo devient sa rubrique, puis il vagabonde à travers le cinéma, il ira à Cannes et à Venise, il harmonise ses goûts avec nos projets d'alors, visite le musée Grévin et les Folies-Bergère, rencontre Bresson et Godard, John Huston au Mexique et Tarkovski à Rome. Le Monde aura été sa maison, son inventaire, sa chambre aux échos, sa discipline et sa joie quotidiennes, son souci. Il hésitait à s'y sentir chez lui, passait dans ses vastes manteaux et ses vestes bleu sombre. ‘Le Monde n'est pas fait pour moi, mais je suis fait pour vous’, me disait-il, manière de parler, d'avancer, de mélanger les journaux et les livres, d'aller où le porte son troisième oeil qui pourchasse les mots, les images, les sons, et les cloue comme des papillons sur l'aile des pages.
Yvonne Baby »

Extrait :

« On voudrait parler d’André Kertész sans dire : c’est le plus grand photographe du siècle. Le superlatif a quelque chose d’indigent. On voudrait dire l’émotion très simple que l’on a ressentie devant telle ou telle photo. On voudrait juste retranscrire sa sensation brute. On ne peut qu’avoir un rapport direct à ces photographies, comme Kertész a eu un rapport direct à la vie. Toute son œuvre est un regard dans la vie. Kertész a dit : ‘Je vois ce qui existe.’ Ce n’est pas de la naïveté. Il faut de l’imagination pour voir la réalité. »

Hervé Guibert, La Photo, inéluctablement, Paris, Gallimard, 1999, p.29.

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