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Les Gangsters (1988)

 

Paris, Minuit, 1988.

 

Présentation :

« [...] les deux tantes nous reviennent, après avoir traversé les récits apparemment les plus autobiographiques de Guibert, en particulier Mes parents. Elles sont à nouveau les héroïnes d’une histoire qui semble vraie, et qui est racontée comme telle : de faux ouvriers se sont présentés chez les deux vieilles femmes, arguant de réparations devenues indispensables dans leur vieil hôtel particulier du XVeme ; ils ont exigé des paiements en espèce de plus en plus considérables, et fini pas leur extorquer, sous le charme et la menace, le gros de leurs économies. »

Raymond Bellour, « Guibert ou l’indécidable », Le Magazine littéraire, Décembre 1988, p.80.


Hervé Guibert à propos des Gangsters :

« Juste avant d’écrire Les Gangsters, je lisais Knut Hamsun. Comme Conrad, c’est un écrivain de l’expérience : l’un raconte la mer, l’autre le vagabondage. Mais moi, quelle est mon expérience ? Je me suis alors souvenu d’un épisode familial : une vision intolérable, criminelle de mon père et que je me suis appliqué à reconstituer dans mon journal. Mon expérience, c’est peut-être cela : quand je disparaîtrais, j’aurais tout dit. Je me serais acharné à réduire cette distance entre les vérités de l’expérience et de l’écriture.
J’ai commencé Les Gangsters trois jours après avoir découvert les faits dont étaient victimes mes grand-tantes, et j’ai écrit le livre en dix jours. L’histoire a continué pendant que j’écrivais et après que j’ai eu terminé. »

« Les aveux permanents d’Hervé Guibert », entretien avec Antoine de Gaudemar, Libération, Supplément livres, 20 octobre 1988, p.12.


Extrait :

« Louise rentre de la messe. Je lui dis : ‘Alors, tu as bien prié pour tes gangsters ? pour qu’on ne les retrouve jamais ?’ – ‘Exactement, me répond-elle, mais j’ai aussi prié pour toi, comme tous les soirs... En tout cas, ajoute-t-elle, je ne regrette rien, on s’est bien amusées.’ La terreur l’a amusée. Je lui dis : ‘Tu veux devenir la madone des escrocs ? Avant d’égorger un enfant ou une vieille, ils se signeront en chuchotant ton nom...’ »

Hervé Guibert, Les Gangsters, Paris, Minuit, 1988, p.37.

 

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