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Mes Parents (1986)

 

Paris, Gallimard, 1986, collection Folio, 1994.

 

Présentation de la quatrième de couverture :

« Pourquoi la grand-tante Louise saccage-t-elle l’appartement de sa sœur Suzanne ? Quels sont ces documents qu’elle cherche, et que contiennent ces liasses de papiers qu’elle brûle finalement dans la cuisinière ? Concernent-ils vraiment, comme le prétend Suzanne, une infamie qu’aurait commise la mère, trente ans plus tôt ? Comment se fait-il qu’au même moment le père ait dû précipitamment quitter Nice, abandonnant un cabinet de vétérinaire, un voilier, une Ford verte, une fiancée et deux chevaux, pour se retrouver à Paris sans chaussettes de rechange ? Quel est-ce chantage que mettent en train les parents du petit Hervé pour extorquer l’argent de la famille ? Et où est caché cet or qu’on n’en finit pas d’enterrer et de déterrer, dont on n’a jamais pu se servir, sinon pour se plaindre qu’il soit encrassé ? D’ailleurs ce trésor trop tard obtenu n’a-t-il pas un rapport avec le cancer de la mère, qui suit de peu l’héritage ? N’y a-t-il donc rien de pire au monde, pour des parents, que d’avoir un fils soucieux de la vérité ? »


Hervé Guibert à propos de Mes Parents :

« Mes Parents, j’ai l’impression de l’avoir fait un peu les mains dans les poches, je l’ai fait, ça a couru très vite, j’ai mis 10 ans à être capable de le faire, mais une fois que je me suis décidé à le faire et que cette grand-tante Suzanne m’a donné l’occasion de le faire, m’a donné le prétexte, je l’ai fait très vite. »

Transcription d’un entretien avec Jean-Marie Planes, Hervé Guibert, Lecture suivie d’un entretien avec Jean-Marie Planes, Bordeaux, Le bleu du ciel, collection sonore, 2004.


Extrait :

« Le 8 septembre je vais fêter l’anniversaire de Suzanne, retournée de Gisors. Dans le jardin, assise sur son fauteuil de rotin, après le déjeuner, elle qui n’est pas chrétienne, elle parle de faute et de punition, de châtiment, d’expiation. Cela remet sur le tapis l’ignominie commise par ma mère, qu’elle n’a toujours pas voulu m’avouer. Je lui dis que j’aime l’infamie. Elle me dit « Alors c’est toi qui écriras ce livre sur l’infamie que je n’ai pas pu écrire. » Je lui demande si c’est avec un de leurs chiens que ma mère a fauté, je lui demande le nom des victimes que son geste a produites, elle me dit qu’il n’a pas fait de victimes, mais, avec le plus grand des dégoûts, qu’il était seulement sale. Elle me dit qu’elle me le décrira à mon retour du Mexique... »

Hervé Guibert, Mes Parents, Paris, Gallimard, collection Folio, 1991, p.13.

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